L’intégration de jeunes à besoins particuliers en camp du jour, un pas en avant pour l’inclusivité

Gabrielle Tardif
Chargée de projet – municipalité inclusive, Espace MUNI

Crédit photo Studio Le Point Rose

Entrevue avec Catherine Boulianne
Coordonnatrice du programme d’intégration, Club Vacances Jeunesse, Granby, organisme utilisateur de l’application métaPRISME pour l’intégration de jeunes à besoins particuliers en camp de jour

Tout d’abord, depuis quand travaillez-vous avec l’application métaPRISME?

Catherine – Je me suis jointe en mars 2022 à l’équipe du Club Vacances Jeunesse, organisme mandaté par la Ville de Granby pour l’organisation de tous les camps de jour. Toutefois, Granby faisait partie du projet pilote métaPRISME en 2021.

Comment voyez-vous l’évolution de l’accompagnement des jeunes à besoins particuliers dans le contexte de camp de jour?

Catherine – À l’époque où j’étais animatrice et accompagnatrice en camp de jour et avec les scouts, l’accompagnement n’était pas nécessairement fait de manière formalisée. Ainsi, en camp, on recevait la fiche santé remplie par les parents et on apprenait à vivre avec les enfants au courant de l’été. Au Club Vacances Jeunesse, nous avons des animateurs à l’intégration qui travaillent auprès des jeunes à besoins particuliers.

Quelles fonctionnalités de métaPRISME préférez-vous?

Catherine – Je trouve particulièrement utile de pouvoir créer des liens entre les institutions par l’inclusion des intervenantes et intervenants qui œuvrent auprès des enfants. Grâce à l’application métaPRISME où l’on demande aux intervenants et intervenantes scolaires, ou autres, de remplir une grille d’évaluation de l’enfant, nous avons pu créer un partenariat avec le centre de services scolaire, en plus d’une collaboration avec le CIUSS, entre autres.

Puisque nous avons le consentement d’une personne responsable (parent, tutrice ou tuteur), nous pouvons conserver des liens avec les intervenantes et intervenants qui peuvent nous conseiller sur les interventions à privilégier et qui peuvent même venir observer l’enfant dans le contexte du camp, assurant un continuum de services auprès de l’enfant. Nous ne manquons pas d’envoyer le bilan d’intégration à la fin de l’été afin de contribuer aux échanges d’informations qui aideront ultimement à avoir un portrait à jour de l’enfant. Nous y gagnons tous : le milieu scolaire, les intervenantes et intervenants, nous-mêmes et surtout l’enfant.

J’adore aussi la fonctionnalité qui permet de voir le statut de chaque dossier en un coup d’œil. Ceci nous aide énormément, d’autant plus que nous ne fonctionnons pas selon le principe « premiers arrivés, premiers servis ».

Quelle importance accordez-vous personnellement à l’intégration des jeunes à besoins particuliers?

Catherine – Dans mon cas, l’importance n’est pas seulement professionnelle, elle est aussi personnelle et familiale. Compte tenu de mon expérience, je comprends la complexité de l’intégration, particulièrement dans les cas de comorbidité, où plusieurs particularités et besoins de l’enfant se côtoient et s’affichent de manière unique chez chacun. Nous cernons les besoins de l’enfant, les analysons et y répondons. L’utilisation de métaPRISME facilite ce travail.

Vous trouverez la Politique d’évaluation des demandes de services pour le programme d’intégration développé par le Club Vacances Jeunesse dans la section « Ressources utiles » sous « Loisir, sport, culture et tourisme » du programme Accès inclusif sur le site Web d’Espace MUNI.

Finalement, alors que les demandes d’accompagnement sont en forte hausse (26 demandes en 2016 comparativement à 157 demandes en 2023), nous sommes en mesure de faire des jumelages très efficaces. L’identification des besoins complémentaires chez les jeunes nous a permis d’avoir un ratio intéressant de 22 animateurs en intégration pour 102 jeunes.

Pour terminer, qu’aimeriez-vous voir comme changements pour rendre les camps plus inclusifs?

Catherine – Nous avons déjà un programme d’aide aux employés pour du soutien en santé mentale, mais nous voudrions avoir un programme d’accessibilité à l’emploi pour nos animateurs et animatrices, afin de les soutenir dans la transition vers l’emploi. J’ai fait quelques démarches en ce sens, mais le manque de personnel nous freine pour le moment.

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