Véronique Wong Kuan Chuen
Chargée de projet – communauté en santé et participation citoyenne, Espace MUNI
Des inondations, des feux de forêt ou des pandémies comme celle de la COVID-19 sont qualifiés d’événements extrêmes. Sans surprise, les études démontrent que ces moments de grands bouleversements affectent la santé mentale des populations touchées et des personnes qui leur viennent en aide. Dans ce contexte, « plusieurs experts soutiennent l’importance d’intégrer une attention prioritaire à la santé mentale dans la réponse aux événements extrêmes et en préparation à ces derniers » (INSPQ, 2022). C’est un des éléments qui ressort d’une synthèse des connaissances publiée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) portant sur les actions municipales favorisant la santé mentale en contexte post-pandémique.
Maintes fois durant la pandémie, la dégradation de l’état de santé mentale de la population a été abordée, ici et ailleurs dans le monde. Alors qu’à l’heure actuelle on parle davantage de rétablissement et d’un retour à la normale, il n’en demeure pas moins important de tirer des apprentissages de cette période marquante, notamment pour poursuivre les actions en promotion de la santé mentale et pour accroître la résilience des communautés face à d’éventuelles crises. Qui plus est, le document rappelle que la pandémie a eu des conséquences différenciées sur certaines populations, particulièrement celles touchées par des inégalités sociales de santé.
Des actions à l’échelle des municipalités
Au service des communautés locales, les municipalités offrent et développent des milieux de vie qui contribuent à la qualité de vie de leurs citoyennes et citoyens, notamment en veillant à l’amélioration des environnements physique, socioculturel, économique et politique.
Ce faisant, les municipalités participent à la création de conditions favorables à la santé physique et mentale de leur population. Elles sont donc bien placées pour participer au déploiement d’actions de promotion de la santé en période de crise.
La synthèse relève dans la littérature certains facteurs associés à la santé mentale sur lesquels les municipalités peuvent agir. Ces facteurs sont classés en deux catégories : ceux liés à l’individu et ceux liés au milieu de vie.
Par rapport à l’individu, il apparaît que certains groupes de personnes sont plus à risques de présenter des difficultés ou des symptômes associés à la santé mentale en fonction de leurs caractéristiques sociodémographiques et socio-économiques ainsi que des habitudes de vie. Une bonne connaissance de sa population et l’accès à des données peuvent ainsi faciliter l’identification de groupes plus vulnérables dans sa communauté.
Par rapport au milieu de vie, on considère l’environnement social et, plus spécifiquement, le soutien social comme d’importants facteurs de protection de la santé mentale. L’environnement physique est également un facteur abordé, notamment les disparités quant au fait de résider en milieu rural ou urbain.
Constats et pistes d’action
Plusieurs constats et pistes d’action à l’échelle des municipalités peuvent renforcer la résilience communautaire tout en offrant le soutien nécessaire à la population en contexte d’événements extrêmes. En voici quelques exemples :
- se préoccuper de la santé mentale, autant dans la réalisation des actions que dans les étapes de planification;
- favoriser le soutien et la participation sociale;
- prévoir des actions ciblées dans des quartiers plus particulièrement touchés;
- opter pour une approche de rétablissement axée sur l’équité et les forces des communautés.
RÉFÉRENCES
BRAEN-BOUCHER, Caroline et Marie-Claude ROBERGE. Favoriser la santé mentale en contexte post-pandémique : des facteurs à cibler et des actions à privilégier à l’échelle des municipalités et des communautés, INSPQ, [En ligne], 2022. [https://www.inspq.qc.ca/publications/3272#:~:text=L%E2%80%99INSPQ%20a%20re%C3%A7u%20de%20la%20Direction%20g%C3%A9n%C3%A9rale%20de,sant%C3%A9%20mentale%20%C3%A0%20la%20suite%20d%E2%80%99un%20%C3%A9v%C3%A9nement%20extr%C3%AAme]
LIENS UTILES
Collectif. Trousse d’outils pour réduire les impacts psychosociaux des populations touchées par des événements météorologiques extrêmes, Projet ARICA, UQAR, [En ligne], 2020. [https://www.arica.uqar.ca/]
POULIN, Maïa, Matthieu PIEGAY et Pascale-Maude GOSSELIN. Opération résilience — Petit recueil de la résilience, NISKA, [En ligne], 2022. [https://niska.coop/wp-content/uploads/2022/07/Recueil-resilience_V.Web_.pdf]
