Petite histoire du grand succès de la collaboration entre la municipalité de Crabtree et l’école primaire de son milieu

Emmanuelle Jean-Arsenault

Chargée de l’offre de services, Espace MUNI

Entrevue avec :

Shanie Déziel, Directrice des loisirs, Municipalité de Crabtree

Sylvie Frigon, Conseillère, Municipalité de Crabtree 

Martin Gilbert Directeur, École primaire Sacré-Cœur-de-Jésus

Les collaborations entre le monde municipal et le milieu scolaire peuvent ouvrir un monde de possibilités quand on a à cœur le bien-être de sa population. Voici la petite histoire du grand succès de la collaboration entre la municipalité de Crabtree, dans Lanaudière, et l’école primaire de son milieu. À travers le point de vue de chacun, on comprend mieux les facteurs clés qui ont mené à la réussite de cette collaboration, en plus d’y découvrir quelques initiatives inspirantes. 

Depuis quand la municipalité de Crabtree et l’école primaire Sacré-Cœur-de-Jésus collaborent-elles? Quel a été l’élément déclencheur de cette collaboration? 

Martin Gilbert – Il existe depuis longtemps un protocole d’entente pour le partage de locaux et d’infrastructures qui est resté large afin d’être en mesure de saisir les occasions. D’année en année, les collaborations se sont bonifiées.

Shanie Déziel – L’un des éléments déclencheurs de l’élargissement de notre collaboration a été le dynamisme d’un enseignant d’éducation physique, passionné de sports, qui a voulu faire sortir les élèves de l’école et profiter avec eux de tout ce que le milieu et son cadre naturel avaient à offrir.

Quel est le projet issu de votre collaboration dont vous êtes le plus fier et pourquoi?

Sylvie Frigon – C’est la somme de tous les petits projets que nous sommes en mesure de réaliser ensemble et qui font une différence dans la vie des enfants et des familles de Crabtree. Bien sûr, il y a aussi les grands projets, mais on ne doit pas les attendre pour collaborer avec l’école. Il faut plutôt faire vivre cette collaboration dans des initiatives plus petites, plus récurrentes et qui perdurent, car ce sont elles qui permettent de garder la flamme allumée, tout en cultivant chez les enfants un regard positif à l’égard de leur municipalité. 

Shanie Déziel – La plus belle réussite est que la porte de l’école demeure ouverte en tout temps pour la municipalité, et vice-versa.

Quels sont les principaux facteurs de succès de votre collaboration?  

Shanie Déziel – Les communications ouvertes, franches et bienveillantes sont primordiales, c’est-à-dire qu’on doit se parler et s’écouter. De plus, la facilité de communiquer tant avec la direction de l’école qu’avec un membre de l’équipe-école ou du service de garde est un atout indéniable. Il faut pouvoir se faire confiance, établir des relations authentiques et apprendre à travailler ensemble tout en comprenant et en respectant les besoins et les limites de chacun. Enfin, la réciprocité des échanges dans le respect des rôles et des expertises de chacun est également l’une des clés de succès. La proximité, qui permet de se déplacer pour se rencontrer en personne et se rendre visite, facilite cela. 

Sylvie Frigon – Il s’est installé un lien de confiance entre nos deux organisations qui transcende les individus. L’un des facteurs de réussite est que ce soit ancré dans la culture organisationnelle, que cela fasse partie de l’ADN du milieu.

Martin Gilbert – La rapidité de rétroaction des deux parties, c’est-à-dire que, lorsqu’on formule une demande, la réponse arrive dans un délai court et raisonnable, contribue à rendre la coopération efficace. Par ailleurs, des rencontres se tiennent régulièrement entre l’école, la municipalité et des organismes du milieu, permettant d’entretenir une concertation locale autour des questions touchant la jeunesse. 

Comment la municipalité voit-elle son rôle au sein du milieu scolaire?

Shanie Déziel – Que les enfants du milieu soient à l’école, au parc ou au camp de jour, il s’agit des mêmes enfants. On s’inscrit en complémentarité, voire en continuité avec le milieu scolaire, avec la possibilité de devenir, nous aussi, des personnes significatives dans leur cheminement. Lorsque nous avons élaboré le code de vie du camp de jour, nous avons pris pour modèle celui de l’école et l’avons adapté. Collectivement, on vise à prendre en charge les enfants tôt pour les amener le plus loin possible dans un cadre sécurisant, cohérent et constant.

Sylvie Frigon – Se soucier de tisser des liens serrés avec l’école va de soi pour nous, car c’est placer les enfants, les familles et ultimement toute la communauté au cœur de nos préoccupations municipales. Les enfants sont des citoyens à part entière. Ils sont l’avenir de notre communauté. L’école demeure un lieu privilégié pour les joindre.

Inversement, comment l’école voit-elle son rôle au sein de la municipalité? 

Martin Gilbert – On ressent bien à Crabtree que l’école occupe une place importante au sein de la communauté. Nous nous sentons épaulés dans nos projets. Nous savons que nous jouons un rôle central. De plus, il y a une ferme volonté du milieu de ne pas travailler en silos.

Quelques exemples de projets inspirants de la collaboration municipalité-école vécus à Crabtree :

Le partage des plans d’intervention des enfants entre l’école et le camp de jour

Une fois l’autorisation parentale accordée lors de l’inscription de l’enfant au camp de jour, la municipalité prend contact avec l’école pour échanger des informations pertinentes en lien avec le plan d’intervention des enfants concernés, dont des recommandations de la technicienne en éducation spécialisée (TES). À la fin de l’été, un suivi (bilan) de chaque enfant ayant un plan d’intervention est réalisé par la coordonnatrice du camp de jour auprès de la TES de l’école. 

« La boucle est ainsi bouclée. » Par la même occasion, un suivi est également fait sur les familles ayant emménagé dans le milieu en cours d’été et dont les enfants ont fréquenté le camp de jour, ce qui facilite leur accueil et leur intégration à l’école lors de la rentrée scolaire. 

Une marche école-municipalité pendant le mois de l’activité physique pour sensibiliser aux déplacements actifs

Un matin par semaine durant le mois de l’activité physique (mai), avant le début des classes, les élèves se rassemblaient au centre communautaire, situé à 1 km de l’école. Ceux desservis par le transport scolaire étaient déposés à cet endroit plutôt qu’à l’école, une entente particulière ayant été conclue avec les transporteurs pour l’occasion. De là, accompagnés de l’équipe-école, de parents, de bénévoles, de conseillers municipaux, de l’équipe des loisirs et de la voirie, les quelque 300 enfants étaient invités à se rendre à l’école à pied. 

La décoration d’un parc municipal pour le temps des Fêtes

Chaque année, les élèves de l’école participent, avec leur groupe-classe ou le service de garde de l’école, à la création et à la conception de décorations durables et réutilisables sur la thématique de Noël. Ces décorations sont ensuite installées, de la fin de novembre au début de février, dans un parc municipal où se déroulent des activités du temps des Fêtes. Les enfants sont fiers de reconnaître les décorations qu’ils ont fabriquées et de les montrer à leur famille.

Le démarrage annuel du jardin collectif

Les élèves d’une ou deux classes sont impliqués chaque printemps dans le démarrage du jardin collectif municipal. Ils s’occupent de planter et d’entretenir les semis. Le relais est ensuite passé pour la saison estivale à une ressource embauchée par la municipalité. « Les enfants aiment sortir de l’école pour apprendre. Il est nécessaire de leur donner des occasions de le faire, pour qu’ils soient ancrés dans leur communauté et qu’ils développent un sentiment d’appartenance. »

La consultation des élèves dans le cadre de la mise à jour de la politique familiale municipale et de l’obtention de la reconnaissance Municipalité amie des enfants

Dans le cadre de la démarche de mise à jour de sa politique familiale municipale (PFM) et de l’obtention de la reconnaissance Municipalité amie des enfants (MAE), la municipalité de Crabtree, en collaboration avec l’école primaire Sacré-Cœur-de-Jésus, a consulté environ 200 élèves âgés de 8 à 12 ans provenant de 10 classes de la 3e à la 6e année. Les informations recueillies ont contribué à alimenter les travaux visant à se doter d’un plan d’action municipal adapté aux besoins réels du milieu.

Deux représentants de l’école siégeant au comité de pilotage de la démarche ont pris connaissance des résultats des consultations menées auprès des élèves, résultats qu’ils comptent réutiliser lors de la mise à jour du projet éducatif de l’école.

La valorisation de la persévérance scolaire par la remise d’une récompense par le maire et l’organisation d’un dîner pizza

À l’occasion des Journées de la persévérance scolaire, le maire de Crabtree, accompagné d’une conseillère municipale et de la directrice des loisirs, a rendu visite aux élèves de l’école. La municipalité a récompensé deux élèves par classe, soulignant leurs valeurs et leur persévérance. Cette initiative a été organisée conjointement avec le comité persévérance de l’école. Un dîner pizza a ensuite été offert par la municipalité aux élèves récompensés et aux membres du comité.

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