Première entrevue : Défie ton Longueuil
Entrevue avec Sarah Desjardins, Conseillère en développement social, Bureau du développement social à la Direction de la culture, du loisir et du développement social de la Ville de Longueuil
En quoi consiste le projet Défie ton Longueuil?
C’est une consultation destinée aux jeunes de Longueuil âgés de 13 à 29 ans pour :
- Les mettre au défi de participer à la consultation de leur Ville;
- Leur demander de mettre au défi la Ville de réaliser leurs idées;
- Leur demander de mettre au défi leurs amies et amis de participer à la consultation de leur Ville;
- Leur offrir des défis tout au long de la consultation.
Pourquoi la Ville de Longueuil souhaitait-elle consulter les jeunes?
Elle voulait cerner leurs besoins et leurs nouvelles réalités pour actualiser son offre de service jeunesse et leur offrir des aménagements, des espaces de vie et des services. Elle voulait aussi susciter leur implication citoyenne. La consultation a permis aux jeunes de donner leurs idées et des solutions à leur municipalité.
Quels conseils donneriez-vous à une municipalité qui souhaiterait lancer une consultation auprès des jeunes?
Mon premier conseil serait de mobiliser les organismes jeunesse et les jeunes dès le début de la démarche. Pour notre projet, nous désirions vraiment convaincre les jeunes de participer à la consultation de la Ville : convaincre les jeunes par les jeunes. Ceux et celles qui ont participé à l’élaboration du concept étaient fiers et en ont parlé à leur entourage. Il faut travailler avec les jeunes, leur expliquer ce que fait une Ville et l’importance d’une participation active citoyenne.
Mon deuxième conseil serait d’aller dans leur quotidien pour promouvoir la consultation : afficher dans les corridors, sur les trottoirs, les portes d’entrée, les vestiaires des joueurs et les autobus.
Quelles ont été les belles surprises de cette consultation? Quelle est la suite de la démarche?
Le taux de participation a été une belle surprise : près de 95 % des jeunes ont terminé le questionnaire. L’impact sur les jeunes ayant participé à la démarche de conception de la consultation était très valorisant pour l’équipe de travail.
Les résultats de la consultation montrent que les jeunes ont envie de s’exprimer et d’être écoutés. Ils se préoccupent de leur avenir. Ils ont besoin de renouer avec leur entourage et de créer des liens sociaux. Dans l’élaboration du plan d’action jeunesse, les jeunes participeront activement à la mise en place d’actions répondant à leurs aspirations. Plusieurs ont manifesté leur intérêt à poursuivre le travail.
Deuxième entrevue : Consultation pataugeoire — Arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension
Entrevue avec : Caroline Schindler, chargée de projet – Enfance, Concertation Montréal et Célia Foizon, chargée de projet – Enfance, Concertation Montréal
En quoi consiste le projet de consultation sur la pataugeoire dans l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension (VSMPE)?
La consultation fait suite à l’adoption d’une motion du conseil municipal qui souhaitait inclure la voix des enfants pour l’aménagement et le réaménagement des parcs et des espaces verts dans l’arrondissement. Dans ce contexte, l’organisme Concertation Montréal (CMTL) a été approché pour réaliser une consultation auprès d’enfants de 3 à 8 ans dans le cadre d’un projet de rénovation d’une pataugeoire dans un parc du quartier. Les consultations ont été réalisées dans une école primaire et lors d’une activité organisée avec la Joujouthèque de Saint-Michel pour les 3-5 ans.
Comment avez-vous adapté les techniques de consultation pour les enfants?
Nous avons eu dès le début le réflexe de développer le projet en partenariat avec les actrices et acteurs locaux. L’arrondissement VSMPE nous a soutenus dans la démarche. Nous étions unanimes sur le fait que les consultations devaient passer par le jeu, la fantaisie et l’art. Nous avons donc développé un concept « d’histoire interactive mise en scène » : nous amenions les enfants à la pataugeoire par le biais de l’imagination. Une animatrice déguisée jouait l’histoire et les enfants étaient invités à décrire ce qu’ils voyaient. Toutes les idées étaient répertoriées sur un tableau.
Dans un deuxième temps, les enfants devaient dessiner leur pataugeoire idéale avec les éléments cités ou leurs idées. À la fin, les dessins faisaient office de vote afin de dégager les éléments les plus populaires. Pour les très jeunes, nous avons adapté l’atelier en utilisant des marionnettes et de la pâte à modeler. Les parents étaient présents pour nous aider au besoin.
Quels conseils donneriez-vous à une municipalité qui souhaiterait lancer une consultation auprès des plus jeunes?
Les enfants ont beaucoup de choses à dire et à apporter aux projets! Il vaut la peine de les écouter. Pour cela, il faut le plus possible se mettre à leur hauteur et bien s’entourer pour que l’expérience soit réussie.
Notre premier conseil serait de s’entourer de spécialistes de la petite enfance et de l’éducation pour adapter la méthodologie en fonction du projet. Dans notre cas, nous nous sommes appuyés sur notre expérience en petite enfance et sur un expert externe pour créer une activité adaptée pour l’animation. Une autre option serait de s’allier avec le personnel éducateur pour aider à préparer les questions d’une consultation dans un CPE.
Le travail en partenariat est aussi un facteur de succès. Pour notre consultation, l’organisateur communautaire de l’école et le personnel de la Joujouthèque ont été de précieux alliés pour la mobilisation.
Quelles ont été les belles surprises de cette consultation?
Nous avons été surpris par l’aspect pragmatique des solutions des enfants. Ils souhaitaient, par exemple, un coin pour leurs sœurs et frères pour ne pas les déranger et un sol mou autour de la pataugeoire pour ne pas se blesser. En bref, il ne faut pas hésiter à donner la parole aux enfants. De plus, ce faisant, les enfants participants développent un sentiment d’appartenance au lieu.
